Le bégaiement lié à une déficience de perception du rythme (MSU, mai 2015)

Et de deux ! Les affaires reprennent

19 mai 2015
Le bégaiement lié à une déficience de perception du rythme

Le bégaiement peut être plus qu'un problème de parole. Pour la première fois, les chercheurs ont
Devin McAuley
découvert que les enfants qui bégaient ont des difficultés à percevoir un élément dans des rythmes semblables à la musique, ce qui pourrait entrer en compte dans les schémas de parole hésitants.
Devins McAuley, de la Michigan State University, co-auteur de l'étude, dit que les découvertes ont des implications pour le traitement du bégaiement, qui affecte 70 millons de personnes dans le monde. L'étude st en ligne dans le journal Brain & Language.
“Le bégaiement a d'abord été interprété comme une difficulté moteur de la parole, mais voici la première étude qui montre que c'est lié un déficit de perception de la parole -en d'autres termes, la capacité à percevoir et à garder un rythme,” dit McAuley, professeur de psychologie. “C'est important parce que cela dessine les interventions qui pourraient se focaliser sur la perception du rythme chez les enfants qui bégaient, ce qui pourrait se traduire en une amélioration de la fluence dans la parole.”
De 70 à 80% des enfants de 3 à 5 qui bégaient s'arréteront probablement, dit McAuley. Pourtant, malgré des décennies de recherches, les mécanismes sous-jacents derrière les interruptions de parole demeurent imprécis.
Etre capable de percevoir et de maintenir un rythme est, pense-t-on, critique pour la parole normale, parce que cela sert de signal de rythme. Cette idée est soutenue par des recherches antérieures montrant que la fluence de la parole s'améliore dramatiquement pour les adultes qui bégaient lorsqu'il parle en rythme avec un métronome.
McAuley et ses collègues ont testé un groupe d'enfants qui bégaient et un groupe de contrôles fluents en leur faisant écouter et ensuite identifier des percussions ryhtmiques dans le contexte d'un jue vidéo. Même après pris en compte le QI des enfants et leur capacités de langages, l'étude a montré que les enfants qui bégaient ont eu des résultats beaucoup plus faibles au jugement de distinction de rythme.
Beaucoup d'études passées ont incorporé élément de capacité moteur – comme faire taper en rythme les participants – ce qui rendait impossible de dire si le problème était la perception de rythme ou un déficit de production moteur, dit McAuley.
L'équipe de recherche intègre les données comportementales à l'imagerie de résonance magnétique fonctionnelle, IRMf, pour identifier quels réseaux du cerveau peuvent être responsable pour le déficit de perception du rythme.
McAuley travaille avec Soo-Eun Chang, professeur adjoint de psychiatrie à l'Université du Michigan, qui est expert en bégaiement et dirige des études en neuroimagerie chez les enfants qui bégaient sur le campus du MSU depuis. McAuley et Chang ont co-signé l'étude avec les chercheurs du MSU Elizabeth Wieland and Laura Dilley.
The study in Brain & Language was supported by the GRAMMY Foundation, which, along with the Grammy Awards, is run by the California-based Recording Academy; MSU’s Institute for Research in Autism, Intellectual and Neurodevelopmental Disabilities, or RAIND; and the National Institutes of Health.

Commentaires

Anonyme a dit…
Bonjour Olivier

Je vous suis depuis des années et trouve toujours passionnant les articles mentionnés.

Bègue depuis l'âge de 3 ans (j'ai aujourd'hui 35 ans), j'ai su en 2011 que mon bégaiement n'était pas un problème de parole mais un problème à tenir un rythme sonore (je vous avais envoyé un commentaire à ce sujet en août 2011 à propos de l'intégration auditive).

Depuis je me suis acheté une batterie. J'ai rapidement constaté qu'il m'était impossible à maintenir le moindre rythme même très simple en jouant en droitier. J'ai constaté que j'étais gaucher intégral et que je fonctionnais en droitier intégral depuis ma naissance.
J'ai tout inversé : je fonctionne maintenant 100% en gaucher (écriture, foot, jeu de balle,...).

Je ne bégaye strictement plus depuis un an et demi( chose que je n'avais jamais osé imaginer), des grands spécialistes m'ayant toujours dis qu'il fallait accepter son bégaiement et vivre avec lui.

Je me demande quand même si je suis un cas isolé, et s'il y a beaucoup de bègues qui adultes ont complètement cessé de bégayer.

Vincent
O a dit…
Bonjour Vincent
Merci pour vos commentaires
Peut-être pourriez-vous chercher des articles sur "le bégaiement et la latéralité" sur les moteurs de recherches médicaux comme PubMed. Pour ma part je n'en n'ai pas vu beaucoup.

Peut-être cette forme de rémission n'a pas été observée chez beaucoup de gens

Mon blog est avant tout un relais de l'information, et déjà les données seulement sur le cerveau et les gènes commencent à déborder, je suis en train de m'y remettre, et je dois me concentrer d'abord sur le principal.

Vu le peu de commentaires que je reçois sur mon blog, écrire un article sur le sujet ne recevra pas plus de succès. Sur ma page Facebook ça risque d'être une déception aussi.
En tout cas vos commentaires restent évidemment ici, au cas où un lecteur se reconnaitrait.

Je vous invite aussi à acquérir le livre "Bégaiement, Bégaiements", honnêtement je n'ai pas tout lu, mais il serait étonnant qu'il n'y aie rien sur la latéralité...

Connaissez-vous "Le Cercle très Privé des personnes qui Bégaient" sur Facebook ? Peut-être pourriez-vous vous inscrire et posez la question à l'assemblée ?

Olivier
Anonyme a dit…
Bonjour Olivier

Merci avant tout d'être aussi réactif.

Je me doute du travail que votre blog doit vous demander. Je le suis avec attention depuis ses débuts et la recherche a beaucoup progressé sur ce point (même cela ne va jamais assez vite pour les personnes qui souffrent du bégaiement).

Quant à moi, effectivement, je me suis beaucoup renseigné depuis 5 ans sur la latéralité et les liens éventuels avec le bégaiement.C'est évoqué parfois, mais juste comme étant une des pistes possibles, et jamais de manière approfondie.

Je pensais acheter l'ouvrage en question d'autant plus que j'avais été suivi par son auteur à la fin des années 2000. Et j'avais noté que dans plusieurs de ses interviews, elle mentionnait que plus d'un tiers des personnes bègues avaient eu dans leur enfance des difficultés grapho-motrices.
Je pensais même la revoir pour lui exposer en quelque sorte mon cas !

Je vais aller voir la page en question sur Facebook. Je pourrai expliquer comme ici mon expérience et voir si d'autres personnes ont vécu cela. Et peut-être même trouver des personnes motivées pour tester leur latéralité.

Je ne vous cache pas qu'il m'a fallu un peu d'inconscience au départ et surtout beaucoup de travail pour tester à fond ma latéralité (oreille, oeil, main, pied). C'est quand même assez fatigant et surtout les résultats au niveau du bégaiement ont tardé à venir (plus d'un an et demi). Mais assez vite (au bout de 2 mois peut-être) j'ai eu l'intuition que je ne me trompais pas et que j'étais dans la bonne voix.

Une petite anecdote: j'ai toujours été persuadé que la clé du bégaiement était le rythme. Et j'ai toujours été fasciné par le rythme des paroles des personnes qui ne bégaient pas et des rythmes musicaux en général (batterie, percussions). Et durant ces années, je me suis beaucoup entrainé à la batterie et aussi simplement en tapotant des doigts pour suivre un rythme de musique. Avec ma main droite, je pouvais suivre un rythme complexe pendant 15-20 secondes mais ensuite je décrochais et surtout je devais me concentrer à 100% (j'y trouvais une très forte analogie avec mon bégaiement, j'avais tout simplement un blocage !) . Avec la main gauche (avec un peu d'entraînement quand même) je pouvais tenir le rythme plusieurs minutes, sans forcer, j'avais l'impression d'être en pilotage automatique.

Vincent