Vous êtes un
certain nombre à venir sur le blog quand même...sans rien y trouver
de neuf.
J'ai eu pitié, alors pour cette fois-ci, voici un petit
quelque chose.
C'est
le dernier paragraphe du mémoire de thèse de l'allemande Nicole
Neef (2010), de l'équipe de Martin Sommer, et ce n'est pas
n'importe quoi.
Je
ne le signalerais nulle part ailleurs, alors voilà, c'est pour vous
récompenser de venir ici.
"
4.3
Directions futures
Les
efforts futurs pour démêler les causes du bégaiement pourraient
tirer profit d'un changement de perspective.
De
nouvelles contributions pourraient venir de la recherche sur les
réorganisations corticales et sous-corticales sous-jacentes à
l'acquisition et l'automatisation de compétences. Elles pourraient entrer en compte pour le lien entre l'aberration dans le fonctionnement des noyaux gris centraux et l'interaction pathologique entre les hémisphères, dans l'apparition de mouvements de parole dysfluents.
De façon intéressante, l'ampleur de l'implication des noyaux gris centraux dans une compétence est liée au degré d'automaticité de la compétence.
Pendant la maturation, la parole devient une compétence automatisée.
L'automatisation d'une compétence implique une restructuration de la mise en oeuvre et une réorganisation de l'anatomie fonctionnelle, comprenant une activation décrue des aires corticales, et une activation accrue des structures corticales intermédiaires et des noyaux gris centraux (Saling and Phillips, 2007).
Les
techniques d'amélioration de la fluence telles que le démarrage en
douceur et le [no voice offset -sans compensation ?], ou parler sous
retour auditif modifié, invoquent une surveillance supplémentaire
pour contrôler le schéma de parole cible.
Cela
bascule la parole de l'automatisé vers un traitement surveillé,
contrôlé, impliquant des ressources corticales supplémentaires.
Les méthodes précédemment citées
sont
très efficaces au début de l'intervention, mais ont tendance à
devenir moins avantageuse avec la pratique (Euler et al., 2009).
Cela suggère qu'une automaticité accrue, qui est liée à une
implication accrue des noyaux gris centraux, mène à une
réapparition des symptômes dysfluents.
La
modulation de l'excitabilité corticale joue aussi un rôle dans
l'acquisition d'une compétence : lorsque de nouveaux schémas
moteurs sont acquis, initialement certains degrés de liberté qui
sont en excès, non cruciaux pour la tâche, sont 'gelés'. Cela
réduit la capacité requise pour la surveillance et accélère ainsi
l'apprentissage moteur. Lorsque l'automatisation se met en place,
cependant, les degrés de liberté sont à nouveau libérés. Gel et
libération impliquent la modulation de l'inhibition corticale
(Salling and Phillips, 2007), ce qui nous amène à un autre
aspect de cette thèse, l'excitabilité du cortex primaire et la
contribution d'autres aires corticales comme le cortex prémoteur.
Savoir
si le domaine de la restructuration lié à l'automaticité, du
traitement cortical et sous-cortical, peut aider à créer un cadre
de travail intégratif dans lequel les différents aspects et
hypothèses sur la cause du bégaiement peuvent correspondre, n'est
pas clair. Ainsi, une direction prometteuse dans la recherche sur le
bégaiement pourrait reposer dans les études qui mettent en corrélation les basculements dans l'activation depuis les structures corticales vers les sous-corticales, avec les changements comportementaux associés à l'automatisation. Pour moi, cette option est une perspective séduisante dans de futurs travaux sur le bégaiement.
"
Traduit
de Cortical
and subcortical mechanisms in
persistent stuttering
Dissertation
for the award of the degree
„Doctor rerum naturalium“ Division of Mathematics and Natural
Sciences
of
the Georg-August-Universität Göttingen submitted by Nicole Neef
from Karl-Marx-Stadt Göttingen 2010