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(Fondation
NADA) Cerebrum,
Août 2011
Utiliser
l'imagerie cérébrale pour démêler les mystères du bégaiement
par
Soo-Eun Chang, Ph.D.
Blend
Images/the Agency Collection/Getty Images
Note
de l'editeur : Après plusieurs décennies passées à attribuer le
bégaiement à des causes allant du trauma de l'enfance à des
personnalités trop anxieuses, les scientifiques ont utilisé des
techniques de neuro-imagerie pour révéler des différences
mesurables dans l'activité du cerveau de personnes qui bégaient,
par rapport à des locuteurs fluents. Mais, alors que les chercheurs
ont fait des grands pas dans la compréhension du bégaiement chez
les adultes, les bases neuronales du bégaiement chez l'enfant
demeurent dans une large mesure un mystère. Nous ne savons toujours
pas pourquoi plus de 80 % des enfants qui bégaient se rétablissent,
ni comment distinguer ceux qui vont se rétablir sans intervention,
des autres. Cependant, des découvertes récentes soutiennent l'idée
que l'intervention précoce peut modifier ou normaliser la fonction
du cerveau, avant que les changements induits par le bégaiement ne
deviennent câblés.
Article
disponible en ligne à
http://dana.org/news/cerebrum/detail.aspx?id=33796
Pas
moins de 5% des enfants entre 2 et 5 ans bégaient, ce problème
apparaissant d'habitude au moment où ils commencent à former des
phrases simples. En plus des symptômes bien connus tels que les
répétitions, les blocages, et les prolongations qui apparaissent
essentiellement sur les sons ou syllabes initiaux des mots ou des
phrases, les enfants qui bégaient peuvent aussi connaître des
symptômes physiques tels que détournement du regard, crispation du
cou et du visage, et des mouvements des bras et des jambes qui
peuvent être perturbant pour l'auditeur. Rien qu'aux États-Unis, on
estime que 3 millions de personnes bégaient.
Etant
donné la haute incidence du bégaiement, nous en savons très peu
sur son étiologie. Les gens ont attribué le bégaiement à des
causes possibles, nombreuses et variées, comme un traumatisme à
l'enfance (comme suggéré dans le film Le
Discours d'un Roi),
des parents hypercritiques
ou une personnalité trop anxieuse, mais aucune de ces théories n'a
été soutenue par la littérature
scientifique.
Nous
ne savons toujours pas non plus pourquoi beaucoup d'enfants se
débarrassent du bégaiement quelques années après le début des
symptômes, alors que d'autres continuent à bégayer à vie. Il n'y
a pas de marqueur objectif qui pourrait nous aider à distinguer
quels enfants vont se rétablir, et quels enfants vont développer un
bégaiement chronique. Comme plus de 80% des enfants qui bégaient se
rétablissent spontanément, le conseil à un parent concerné était
habituellement d'attendre et de voir. Le problème est qu'attendre
peut être désavantageux pour l'enfant qui pourrait bénéficier
d'une intervention précoce. Aujourd'hui, la plupart des spécialistes
de la fluence recommandent que les parents envisagent l'orthophonie
si un enfant a bégayé pendant plus de six mois, particulièrement
si l'enfant le trouve gênant. En prenant une décision pour
l'intervention, les spécialistes peuvent aussi considérer les
facteurs additionnels tels que l'âge de l'apparition du bégaiement,
le sexe, les antécédents familiaux de bégaiement persistant, et le
développement phonologique (sons de parole).
Dans
cet article, je passe en revue certaines avancées récentes dans la
détermination des bases neuronales du bégaiement, et je dis
pourquoi l'intervention précoce peut être importante dans le
contexte du développement du cerveau. Avec l'avènement de la
neuro-imagerie, les scientifiques ont maintenant la capacité sans
précédent d'utiliser des techniques sophistiquées pour examiner
l'anatomie et les fonctions de cerveaux vivants. Ce que nous savons
maintenant, en nous basant sur la recherche en neuro-imagerie, est
que les personnes bègues et les personnes qui parlent avec fluence
montrent des différences claires
dans les schémas
d'activité du cerveau, durant la production de parole. De plus, les
personnes qui bégaient montrent des déficits structuraux subtils,
impliquant principalement des régions de l'hémisphère gauche du
cerveau qui soutiennent la production de parole fluente. Dans le
futur, les chercheurs pourraient développer des thérapies qui
maximisent la plasticité cérébrale favorable à produire une
parole fluente. Je parle aussi de la façon dont nous pouvons trouver
des marqueurs objectifs
du
bégaiement chronique, ce qui pourrait conduire au développement de
meilleurs traitements pour cette affection complexe.
Les
conditions induisant la fluence et les bases neuronales du bégaiement
Beaucoup
de personnes qui bégaient rapportent que leur bégaiement disparaît
complètement dans certaines situations, comme lorsqu'ils parlent à
leurs enfants ou à un animal de compagnie, lorsqu'ils chantent,
qu'ils parlent en choeur avec d'autres personnes, ou même lorsqu'ils
adoptent une nouvelle manière de parler (par exemple parler avec un
accent, ou en tant qu'acteur sur scène). Parler sous retour auditif
retardé, qui délivre un 'écho' de sa propre voix pendant qu'on
parle (on entend sa propre voix avec un retard d'une fraction de
seconde), ou sous retour à fréquence modifiée, qui renvoie sa
propre voix avec modification du ton (on entend sa propre voix
modifiée pour être soit un ton plus haut ou plus bas), peut aussi
induire la fluence chez beaucoup de personnes bègues. Le fait que
les personnes qui bégaient montrent souvent une diminution
dramatique du bégaiement sous condition de retour auditif modifié
—condition qui perturbe habituellement la parole chez les locuteurs
fluents— suggère que les centres moteurs et auditifs du cerveau
interagissent différemment dans ce groupe, par rapport aux locuteurs
fluents. De plus, beaucoup des conditions induisant la fluence
introduisent des rythmes de parole ralentis, et fournissent des
signaux de synchronisation,
donc délivrés extérieurement, pour le mouvement de la parole. Ces
conditions peuvent compenser pour un système de parole qui est moins
à même de séquencer les mouvements de la parole rapidement, et
peut-être incapable de se reposer sur une synchronisation interne
des mouvements de la parole.
Des
données d'études récentes de neuro-imagerie sur le bégaiement
nous ont donné des aperçus sur les bases possibles de ces
conditions induisant la fluence chez les locuteurs bègues. Les
régions principales du cerveau qui travaillent ensemble pour rendre
possible la production de parole fluente incluent des aires dans le
cortex frontal du cerveau, qui contrôle la planification et
l'exécution des mouvements, et les régions sensorielles auditives
localisées plus loin en arrière, dans le cortex temporopariétal.
Les régions plus à l'intérieur du cerveau, incluant les noyaux
gris centraux, le thalamus, et le cervelet, soutiennent aussi les
mouvements de la parole en fournissant une synchronisation interne,
et des signaux de séquençage. C'est dans ces régions du cerveau et
leurs connexions que les chercheurs ont trouvé des différences
anatomiques et de fonction entre les locuteurs bègues et fluents.
Preuve
d'intégration auditive-moteur aberrante
La
production de parole fluide et sans effort est possible grâce à des
connexions bien établies entre les régions du cerveau qui
soutiennent le traitement auditif, la planification moteur, et
l'exécution moteur. Ces connexions deviennent acquises quand un
enfant apprend à parler en faisant correspondre les sons qu'il
a
entendu dans un modèle, comme celui de sa mère, avec des sons
générés par ses propres mouvements de parole. Avec la pratique,
les sons de parole de l'enfant commencent à correspondre aux sons de
paroles ciblés.
D'après un modèle de parole, le cortex auditif, qui héberge la
représentation auditive des sons de parole, est connecté avec les
aires de planification et d'exécution de la parole1.
Cette connexion est réalisée à travers un flux dorsal que les
chercheurs croient beaucoup plus fortement développé dans
l'hémisphère gauche. Ils prétendent que le flux dorsal
correspond anatomiquement
au faisceau longitudinal supérieur, un chemin majeur de substance
blanche qui connecte les structures du cerveau localisées dans les
parties antérieures (moteur) et postérieures (sensorielles) du
cerveau2.
Les faisceaux de substance blanche se comportent comme des câbles
électriques, transmettant des impulsions nerveuses d'une partie du
cerveau à une autre. Si l'intégrité de ces faisceaux est
compromise, le rapide échange d'information qui doit se produire
entre les aires majeures qui soutiennent la parole peut aussi être
compromise.
Certaines
données de neuro-imagerie soutiennent l'idée que les personnes qui
bégaient peuvent avoir des connexions aberrantes par rapport aux
locuteurs fluents, principalement dans l'hémisphère gauche qui
implique un faisceau majeur de substance blanche (figure 1). Dans ce
chemin de substance blanche, le faisceau longitudinal supérieur
connecte les régions du cerveau impliquées dans la planification de
la parole dans la région frontale inférieure, avec les régions
auditives impliquées dans le retour des sons de parole, via le
cortex moteur, qui est responsable de l'exécution parole-moteur
(figure 2). Des études ont rapportées de subtiles diminutions dans
l'intégrité de substance blanche dans le
faisceau
longitudinal supérieur gauche, à la fois chez des enfants et des
adultes qui bégaient3-6.
Figure
1
Le
faisceau longitudinal supérieur (FLS) dans les hémisphères gauche
et droit. Le FLS est faisceau majeur de substance blanche qui
interconnecte plusieurs régions du cerveau importantes pour la
production de la parole. Ici, le FLS est montré pour les hémisphères
gauche et droit, en se basant sur 14 individus normalement fluents46.
Le FLS est plus grand en densité de faisceau de fibres comparé au
FLS droit47,
ce qui souligne son rôle dans le soutien de la fonction du langage
et de la parole.
Figure 2
Un
modèle simplifié de l'hémisphère gauche montrant la région
frontale inférieure (planification de la parole), cortex moteur
(exécution de la parole), et le faisceau longitudinal supérieur
(traitement auditif), qui sont interconnectés via le faisceau
longitudinal supérieur (représenté par des flèches).
D'après
certaines études, les locuteurs bègues ont un plus grand volume et
une plus grande activité dans le côté droit comparé au coté
gauche, peut-être comme réaction aux déficits de connectivité à
gauche. Les adultes non-bègues, par contre, ont de plus grands
volumes de cortex auditif à gauche -plus qu'à droite. De plus, les
adultes bègues avec la plus grande asymétrie vers la droite (droit
plus grand qu'à gauche) de volume de cerveau dans une région
d'association auditive ont montré un bégaiement plus sévère et
ont connu le plus grand bénéfice du retour auditif retardé pendant
la production de parole7.
Les
chercheurs qui ont examiné les schémas d'activité du cerveau chez
des adultes qui bégaient, pendant diverses tâches de production de
parole, ont trouvé une hypoactivité dans le cortex auditif et une
hyperactivité dans les régions moteurs. Par rapport au groupe de
contrôle non-bègue, les locuteurs bègues ont montré une activité
augmentée dans l'hémisphère droit dans les régions moteurs8-10
ainsi que dans le cervelet11
et une activité diminuée dans les aires auditives. En conjonction
avec une anatomie anormale dans ces régions, et particulièrement
dans l'hémisphère gauche, cette hyperactivité à droite peut être
expliquée comme une réaction compensatoire au déficit à gauche
dans les aires auditives.
Développement
du cerveau chez les enfants qui bégaient
Les
études sur des enfants qui bégaient sont critiques. Les corrélats
neuronaux du bégaiement sont difficiles à établir en examinant
seulement les adultes, étant donné que les personnes qui bégaient
depuis des décennies peuvent développer
des
mécanismes compensatoires qui sont devenus câblés dans le cerveau.
Ces effets compensatoires —qu'on trouve moins probablement dans les
cerveaux des enfants—peuvent se confondre avec le déficit-noyau
associé au bégaiement. Il s'avère que toutes les études que nous
avons vu plus haut impliquaient des participants adultes, cela étant
surtout dû aux défis pratiques que représente le fait de mener des
recherches en neuro-imagerie sur de jeunes enfants.
Cependant,
des chercheurs ont conduit des études à grande échelle examinant
le développement typique du cerveau chez les enfants. Ces études
montrent que les structures soutenant le développement de la parole
et du langage ont un schéma de développement prolongé par rapport
à d'autres aires du cerveau (comme la vision)12-14.
Les chercheurs ont découvert que le faisceau longitudinal supérieur
continue à se développer même au-delà de l'adolescence15,16.
Ainsi, durant le parcours de l'acquisition de la parole, il est
possible que les structures soutenant la production de parole puisse
se développer différemment chez les enfants qui bégaient, comparé
aux enfants qui parlent avec fluence. De plus, le développement de
ces structures et la connectivité entre eux peut différer chez les
enfants qui se rétablissent du bégaiement comparé à ceux qui
continuent à bégayer à l'âge adulte. Etant donné que, dans le
développement typique du cerveau, ces structures maintiennent
surtout la plasticité à la fin de l'enfance et à l'adolescence, la
découverte de différences peut aussi avoir des implications
significatives pour une thérapie qui résulte en une rémission
durable du bégaiement.
Différences
anatomiques du cerveau chez les enfants qui bégaient
Dans
la seule étude publiée jusqu'à présent sur les bases
neuroanatomiques du bégaiement à l'enfance, nous avons comparé des
enfants avec bégaiement persistant, des enfants qui se sont remis
naturellement du bégaiement, et des contrôles fluents du même âge,
pour différentes mesures de structure du cerveau. Les 21 enfants qui
ont participé avaient de 8 à 12 ans, et étaient des garçons
droitiers3.
Nous avons examiné à la fois les différences dans l'intégrité de
la substance blanche (les fibres qui connectent différentes aires
dans le cerveau) et les différences dans le volume de substance
grise (composée de corps de cellules nerveuses et de dendrites, ou
le traitement de l'information prend place) dans les groupes.
Nous
avons trouvé des preuves d'une intégrité de substance blanche
diminuée, dans le faisceau longitudinal supérieur sous-jacent le
cortex sensorimoteur, chez les enfants bègues, par rapport aux
contrôles du même âge. Une diminution dans l'intégrité de
substance blanche dans cette aire peut signifier que les signaux
entre la planification du mouvement, l'exécution et les aires
sensorielles du cerveau peuvent ne pas être transmis d'une façon
suffisamment rapide pour permettre la production de parole fluente.
Cette diminution était commune à ceux qui étaient des bègues
persistants, et ceux qui s'étaient remis du bégaiement. De façon
intéressante, le groupe des rétablis a montré un niveau
intermédiaire d'intégrité de substance blanche, entre celui du
bégaiement
persistant et des groupes de contrôle. De plus, les
enfants rétablis ont montré des tendances d'augmentation
d'intégrité de substance blanche dans la région homologue de
l'hémisphère droit, la région équivalente dans l'hémisphère
droit qui était le miroir de celle de l'hémisphère gauche dont on
a découvert une moindre intégrité chez les enfants bègues. Ces
découvertes demandent confirmation, avec de plus grands groupes pour
déterminer si les aires du cerveau montrant un développement
distinct chez les enfants rétablis (comme on l'a découvert dans
cette étude) sont à la base du rétablissement naturel.
Notre
étude reproduit les découvertes d'une étude précédente sur des
adultes bègues. Cette étude a trouvé que l'intégrité de la
substance blanche à gauche décroît dans la région du cortex
sensorimoteur chez les adultes bègues comparés aux contrôles4.
La diminution à gauche dans l'intégrité de substance blanche
trouvée chez les adultes -et maintenant chez les enfants- suggère
clairement que cela peut-être une des bases structurelles
importantes pour le bégaiement. Bien que les enfants d'âge scolaire
qui avaient un bégaiement persistant bégayaient depuis l'âge de 2
à 4 ans et étaient susceptibles d'avoir adopté des comportements
compensatoires similaires à ceux des adultes, on ne peut pas dire
cela pour le groupe d'enfants du même âge qui s'est remis du
bégaiement et qui n'a pas bégayé pendant au moins deux années
avant leur participation à l'étude. Le fait que les deux groupes
aient montré les mêmes différences de substance blanche comparés
au enfants contrôles suggère que cette différence structurelle
peut être associée au risque de développer le bégaiement, sans
tenir compte du résultat. De plus, notre étude a rapporté des
différences significatives dans la substance blanche entre les
enfants avec antécédents de bégaiement (à la fois persistants et
rétablis) par rapport aux enfants fluents, dans une aire qui
contient des faisceaux corticonucléaires et thalamocorticaux. Ces
faisceaux connectent les régions corticales du cerveau avec les
aires subcorticales et les nerfs crâniens, respectivement, qui
peuvent contrôler directement la musculature de la parole. Si ces
connexions sont affectées, alors la coordination de la musculature
de la parole permettant une synchronisation adéquate, l'amplitude
adéquate et la manipulation de la séquence qui est typique de
parole fluente, pourraient être aussi affectées.
Les
augmentations de volume de cerveau d'hémisphère droit rapportées
chez les adultes bègues17,18
n'ont pas été trouvées en examinant le volume de substance grise
chez les enfants qui bégaient3.
Les enfants qui bégaient ont montré l'assymétrie typique vers la
gauche dans le volume de substance grise, surtout dans les cortex
temporaux postérieurs (aires d'association auditive). Cela suggère
que l'augmentation de l'hémisphère droit peut se développer avec
le bégaiement continu dans l'âge adulte. Peut-être l'augmentation
de cortex auditif trouvé chez les enfants avec bégaiement
persistant est le résultat d'un bégaiement dans sa continuité
pendant six à neuf ans après l'apparition3.
En
résumé, les enfants qui bégaient, sans tenir compte du fait qu'ils
continuent à bégayer ou qu'ils se rétablissent, semblent avoir des
différences de connectivité du cerveau, comparés à leurs
camarades non-bègues. Les différences ont suggéré que les
interactions opportunes et dynamiques entre les régions sensorielles
et corticales moteurs gauche peuvent être affectées chez les
enfants qui bégaient, aboutissant ainsi à une parole non-fluente.
Tous les enfants, incluant à la fois les deux groupes bègues, ont
montré le schéma normal assymétrie gauche-plus-grand-que-droit.
Cela suggère que le volume accrû à droite, trouvé chez les
adultes qui bégaient, pourrait être le résultat de compensation
pour une connectivité aberrante à gauche. Parce que cette étude
était basée sur un nombre relativement petit d'enfants, et que
l'apparition des symptômes du bégaiement était passée depuis plus
de deux ans chez les persistants, il est important de répliquer ces
découvertes sur des groupes plus grands et chez des enfants plus
jeunes, plus près de l'apparition du bégaiement. De plus, cette
étude a examiné seulement les garçons qui bégaient; considérant
le ratio asymétrique pour le sexe dans le bégaiement (pour chaque
fille qui bégaie, il y a cinq à sept garçons qui bégaient) et le
fait que la plupart des filles qui bégaient s'en rétablissent, il
serait important d'examiner à la fois des groupes des deux sexes
dans des études futures.
Différences
de fonction du cerveau chez les enfants qui bégaient
Le
développement anatomique anormal rapporté chez les enfants qui
bégaient peut avoir un impact sur la façon dont les régions du
cerveau interagissent quand ils produisent la parole. A son tour, une
fonction anormale maintenue pourrait mener à encore plus de
changements structurels dans le cerveau. A ce jour, les chercheurs
ont conduit seulement quelques études en examinant les différences
dans la fonction du cerveau chez les jeunes enfants qui bégaient.
Mener
des études de neuroimagerie avec des enfants présente beaucoup de
défis pratiques. Toute étude qui utilise l'imagerie par résonance
magnétique (IRM) ou imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle (IRMf), par exemple, demande une restriction des
mouvements de la tête; les enfants doivent rester immobilisés dans
un petit espace, sous un bruit fort, pendant le scan. D'autres
techniques, tels que la tomographie par émission de positron (TEP),
implique l'injection de substances radioactives, qui sont
inappropriées pour utiliser sur des enfants sans justification
clinique.
Reflètant
peut-être ces défis pratiques, des études mesurant la fonction du
cerveau chez les enfants qui bégaient ont été jusque là limitées
à l'utilisation de potentiels évoqués, ou des ERPs. Ces études
impliquent la mesure de réponses électrophysiologiques
stereotypiques à un stimulus donné (comme la présentation auditive
d'un son ou d'une voyelle) via un électroencéphalogramme (EEG) ou
un magnétoencéphalogramme (MEG). En utilisant des électrodes ou
des anneaux très sensibles le long du cuir chevelu, l'EEG
et
la MEG peuvent capter les potentiels de champs
électriques et magnétiques, respectivement associés à une
activité neurale. Les deux méthodes peuvent capturer les réponses
du cerveau quasiment à leur apparition. Cependant, la résolution
spatiale, qui revient à localiser l'activité du cerveau à une
certaine région, est beaucoup moins fiable que d'autres méthodes de
neuroimagerie telle que l'IRMf.
Une
étude ERP, conduite avec des enfants scolarisés qui bégaient, a
rapporté que les enfants bègues étaient significativement moins
précis que les contrôles lorsqu'il fallait faire des discernements
de rimes qui requiéraient une répétition phonologique. Les auteurs
notaient que les réponses évoquées du cerveau liées aux processus
cognitifs précédant cette tâche étaient altérées chez les
enfants qui bégaient, et les réponses atteignaient leur pic plus
tôt dans l'hémisphère droit que dans le gauche, tandis que les
réponses du cerveau atteignait le maximum plus tôt dans le gauche
que dans le droit chez les contrôles19.
Le même groupe de recherche a conduit une autre étude ERP sur des
enfants d'âge préscolaires qui bégaient, et ont trouvé que chez
les enfants qui bégaient une onde caractéristique, qui était
typiquement obtenue chez les enfants normaux en réponse à des
stimuli auditifs déviants, faisait défaut. Cela indiquait des
mécanismes cognitifs aberrants impliqués dans le traitement de
stimuli auditif, même chez les enfants bègues les plus jeunes20.
Une
autre étude examinant des enfants d'âge scolaire bègues a utilisé
la MEG pour examiner un phénomène bien connu qui illustre
l'interaction entre les aires moteur-parole et auditives : la
suppression par vocalisation induite21.Le
cortex auditif est normalement inhibé pendant la vocalisation, ce
qui n'est pas le cas quand nous écoutons un enregistrement de la
même vocalisation. D'après les scientifiques, ce phénomène
souligne l'étroite collaboration entre les régions auditives et
moteur du cerveau pour permettre la production normale de parole. Les
chercheurs ont mesuré les réponses évoquées à l'écoute d'un
son, l'écoute d'une voyelle, et la production d'une voyelle chez des
enfants bègues d'âge scolaire. Les enfants n'ont pas montré de
différences dans leur réponse évoquée à l'écoute simple du son,
mais ils ont différé en réponse à la perception et la production
de voyelles. L'amplitude des réponses ne différaient pas, mais la
latence de réponse était retardée dans les deux hémisphères chez
les enfants bègues.
Dans
une étude publiée plus récemment, l'étendue de la latéralité
(dominance cérébrale gauche contre le droit) dans la fonction du
cerveau pour des tâches de contrastes phonologiques et prosodiques
était rapporteé chez des adultes, des enfants d'âge scolaire et
des enfants d'âge préscolaire qui bégaient22.
La tâche phonologique impliquait de percevoir des différences dans
des unités distinctes de sons de parole, tandis que les contrastes
de prosodie impliquaient de percevoir des différences dans
l'intonation. Les auteurs s'attendaient à ce que les sons de parole,
comparés aux changements d'intonation, soient mieux dans
l'hémisphère gauche comparé au droit, étant donné que le
premier
comporte le traitement linguistique, qui est latéralisé à
l'hémisphère gauche chez la vaste majorité des individus. En
utilisant la spectroscopie proche infrarouge, une méthode qui permet
l'examen non-invasif de la fonction du cerveau similaire au IRMf et
au TEP, mais qui est moins restrictive pour les jeunes participants,
les chercheurs ont trouvé que les locuteurs non-bègues du même âge
montraient de façon consistante une plus grande latéralité à
gauche qu'à droite pour la réponse du cerveau à l'écoute des
stimuli auditif différant dans le phonème contre la prosodie. Par
contraste, pas un seul sujet dans le groupe bègue n'a montré de
latéralité vers la gauche pour les contrastes prosodie contre
phonème. C'était vrai pour les groupes de tous les âges, y compris
les enfants d'âge préscolaire les plus jeunes. Les chercheurs ont
spéculé que à cause des déficiences anatomiques à gauche, à la
fois les fonctions linguistiques et prosodiques peuvent se
latéraliser à l'hémisphère droit chez les enfants qui bégaient,
et, étant donné que ce schéma est maintenu, les enfants peuvent
afficher des augmentations structurelles à droite, comme il a été
rapporté dans des études anatomiques d'adultes qui bégaient7,17,23.
Les
données actuelles désignent des différences dans la fonction et
l'anatomie du cerveau, impliquant à la fois des aires auditives et
moteur du cerveau, même dans les premières périodes du bégaiement.
Les différences fonctionnelles du cerveau chez les enfants bègues,
lorsqu'elles sont maintenues, pourraient déboucher sur des
changements structurels du cerveau, résultant à leur tour en une
latéralité anormale de l'interaction auditif-moteur pour le
traitement de la parole -ce qui a été rapporté pour chez les
adultes bègues. Des études futures, qui suivent à la fois le
développement fonctionnel et structurel du cerveau pendant que
l'enfant se développe, sont susceptibles de nous donner des réponses
plus définitives sur un nombre de questions toujours sans réponses,
comme de savoir pourquoi certains enfants se rétablissent
naturellement du bégaiement, et pourquoi beaucoup plus de filles que
de garçons s'en débarassent.
Implications
pour le traitement
De
nos jours, il n'y a pas de remède qui fonctionne pour toutes les
personnes qui bégaient. Actuellement, une thérapie comportementale
par un professionnel spécialisé (idéalement quelqu'un de
spécialisé dans la fluence) est l'option la plus viable pour
traiter le bégaiement. Bien que davantage de données soient
requises avant que des applications cliniques puissent être faites,
beaucoup d'éléments plaident en faveur de l'intervention précoce
pour les enfants qui bégaient. Si les parents sont inquiets pour le
bégaiement de leur enfant, et que l'enfant a bégayé pendant plus
de six mois, l'intervention thérapeutique devrait être envisagée.
On a découvert que les régions du cerveau différentes chez les
enfants bègues sont essentiellement celles qui subissent un
développement actif et sont plastiques pendant l'enfance, et sont
ainsi plus susceptibles de réagir à un traitement qui stimule le
développement du cerveau vers des schémas de développement
normaux. Il est probable qu'il y ait une plus grande chance de
rétablissement
durable si la thérapie est délivrée pendant la prime enfance
plutôt que dans l'adolescence. Dans ce dernier cas, le
locuteur bègue peut encore tirer des bénéfices (comme l'a fait
George VI), mais il peut avoir besoin d'un contrôle avec efforts de
sa parole pour obtenir la fluence, et il y a une possibilité de
rechute.
Des
cliniciens expérimentés affirment que le traitement à succès des
enfants prend souvent moins de temps que nécessaire pour les
adultes, et que la fluence normale est le but pour la plupart des
enfants. Pour ces enfants, la rémission peut apparaître soit parce
qu'ils adoptent un schéma de développement neuronal compensatoire
qui se construit avec succès pour les régions du cerveau
déficientes, soit parce qu'ils sont capables d'adopter un schéma de
développement qui ressemble aux enfants normalement fluents (pour le
moment nous n'avons pas de preuve pour justifier ces affirmations).
Si
un enfant continue à bégayer dans l'adolescence et au-delà, la
fenêtre de développement dynamique dans les régions de la parole
soutenant la parole fluente peut se fermer; un adulte est
probablement beaucoup plus résistant au changement. Reflétant cette
idée, l'objectif pour la plupart des interventions thérapeutiques
n'est pas la fluence normale, mais plutôt un état dans lequel le
bégaiement apparaît avec moins de tension (modification du
bégaiement) ou un schéma de parole qui est volitif et consciemment
contrôlé dû au réapprentissage des composants de la parole
fluente, y compris la respiration, la phonation, et l'articulation
(façonnage de la fluence). Ces schémas modifiés de parole sont
différents de la production de parole sans effort et automatique qui
est typique des locuteurs normalement fluents. Le traitement chez les
adultes doit aussi se tourner vers les questions psychologiques, qui
sont moins couramment vus dans le bégaiement de la prime enfance.
Les adultes qui bégaient sont susceptibles d'avoir développé une
réaction émotionnelle à leur bégaiement, et beaucoup montrent un
comportement d'évitement dans les situations de parole, qui peut
exacerber et perpétuer le bégaiement.
Plusieurs
groupes ont étudié les changements dans le cerveau associé avec un
traitement du bégaiement (surtout le façonnage de la fluence)
pendant l'âge adulte11,24-26.
Certaines des découvertes majeures indiquent que la thérapie mène
à une atténuation de l'hyper-activité à de l'hémisphère droit
vu avant la thérapie, ainsi qu'un basculement vers plus d'activité
dans les régions de l'hémisphère gauche soutenant la
planification, l'exécution, et le retour auditif de la parole. Une
activité anormale des noyaux gris centraux a aussi diminué en
suivant la thérapie27.
Ces changements du cerveau sont pourtant très differents de
l'activité cérébrale que nous voyons pendant la parole d'individus
fluents, cependant —une indication que, au moins au niveau
neuronal, il y a des limites à ce que les adultes qui bégaient
peuvent réaliser à travers la thérapie. Ces découvertes
soutiennent d'autant plus l'idée que l'intervention précoce peut
être importante, puisque la thérapie pendant la prime enfance
fournit une opportunité
de
modifier ou de normaliser la fonction du cerveau avant que les
changements induits par le bégaiement deviennent câblés, et
peut-être moins réactifs à la thérapie.
Dans
le futur, les chercheurs devraient examiner les effets de la thérapie
sur les enfants, et déterminer si le rétablissement induit par
thérapie pendant l'enfance mène à une fonction et à une structure
du cerveau similaire à celle trouvée chez les enfants qui se sont
remis ou n'ont jamais bégayé. Si les changements induits par
thérapie ne mènent pas à une structure et une fonction du cerveau
qui ressemble à un développement de cerveau normal d'enfant qui n'a
jamais bégayé, et si les enfants qui ont autrefois bégayé ont
atteint un rétablissement complet sans rechute, cela peut indiquer
un dévelopement compensatoire avec succès qui peut être le but
d'un traitement comportemental futur, à la fois pour les enfants et
les adultes.
Des
avancées dans les recherches génétiques peuvent mener à une
meilleure compréhension des bases moléculaires et des chemins
biologiques associés au bégaiement28-30
et, éventuellement, à un meilleur diagnostic et approches de
traitement y compris le traitement pharmacologique* et la thérapie
génique. Il y a des évidences substantielles que des facteurs
génétiques contribuent au bégaiement. Le bégaiement montre une
forte aggrégation familiale33-35
,et des études sur des jumeaux ont montré qu'il y a
une plus grande concordance pour des jumeaux identiques que pour des
jumeaux fraternels36-38.Bien
qu'il soit certain qu'il y aie une contribution génétique forte au
bégaiement, le mode de transmission est toujours flou. Plusieurs
études de lien sur tout le génome39-43
ont indiqué seulement des évidences modérées de lien à des
régions, et la réplication des résultats à travers les différents
labos ont été clairsemés. La récente découverte de mutations de
gènes spécifiques, associés à une dysfonction lysosomale
(dysfonction des organites cellulaires qui détruisent les déchets
et débris cellulaires), chez des familles de personnes bègues44,
ont été suggérés comme bases neurochimiques possibles pour les
déficits de substance blanche45,
mais les résultats demandent des réplications par des groupes
indépendants. Plus de recherches doivent confirmer la relation entre
les mutations génétiques, et les schémas de développement du
cerveau pertinent au bégaiement.
Nous
n'en sommes encore qu'aux premières étapes de la compréhension des
bases de cette affection énigmatique de la parole. Avec plus
d'avancées dans l'étude des bases neuronales et de la génétique
du bégaiement, les scientifiques peuvent trouver un marqueur
biologique objectif pour le bégaiement persistant, ainsi que les
changements du cerveau qui mènent à un rétablissement réussi. Ces
développements futurs mèneront à une meilleure évaluation
clinique, et nous amèneront plus près de la découverte de cibles
de traitement. En nous rapprochant de la découverte de l'étiologie
du bégaiement, nous serons plus près de la découverte d'un remède
à long-terme.
Récemment, un test clinique à grande échelle a été conduit sur un médicament appelé pagoclone pour traiter le bégaiement chez les adultes;31 plus d'études sont nécéssaires pour établir la fiabilité des résultats.32
Soo-Eun
Chang, Ph.D., est
professeur adjoint au Département de Troubles et Sciences de la
Communication à L'Université du Michigan. Le Dr. Chang a obtenu sa
maîtrise et sa formation clinique en sciences de la parole et de
l'audition sciences à l'Université Vanderbilt, et son doctorat à
l'Université de l'Illimois à Urbana-Champaign. Elle a ensuite
continué sa formation comme chercheur au National Institutes of
Health (NIH), in the Intramural Research Program of the National
Institute of Neurological Disorders and Stroke (NINDS). Le Dr. Chang
conduit actuellement une étude longitudinale financée par le NIH
sur le développement des enfants qui bégaient. Les objectifs de
cette recherche sont de découvrir les bases neuronales du bégaiement
à la prime enfance, et de trouver des trajectoires cérébrales de
développement caractéristiques aux sexes qui mène au
rétablissement par opposition à la persistance. On s'attend à ce
que les résultats de l'examen contribuent à découvrir des
marqueurs biologiques pour le bégaiement persistant, et au
développement de nouveaux traitements.
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